COMMENT ECRIRE (ET FINIR) SON 1er ROMAN ?

Osez écrire et parvenez à finir votre premier roman avec ces 7 conseils d'écriture. 

J'ai commencé à écrire mes premières histoires quand j'avais... 6 ans. À l'époque, je pliais des feuilles A4 en deux et j'y collais des images de journaux. Puis, à partir de ces illustrations, je tissais une histoire. 

Depuis, j'ai continué d'écrire, pour moi, et récemment pour tous. Des poèmes, des nouvelles, des romans... Aujourd'hui, voici mes 7 conseils magiques pour structurer et achever l'écriture d'un premier roman. 




1) Les fiches personnages 📄

Pour chacun de vos personnages principaux et secondaires, établissez une fiche sur leur personnalité. Qui mieux que vous connait les acteurs de votre histoire ?

Cette fiche vous permettra de mieux cibler la psychologie de vos protagonistes. Cela vous permettra de savoir comment chacun réagira, le ton sur lequel chacun parlera, sera-t-il brave, optimiste, cruel, timoré, sanguin... ? Et surtout pourquoi ? Quel est son passé, quelles conséquences cela a-t-il sur son caractère actuel ?
Cela vous permettra aussi de surprendre le lecteur quand votre personnage n'agira pas comme d'habitude. 

Attention: STOP  aux personnages clichés du type "le flic-enquêteur solitaire et bourru", ou de "la jeune fille timide et amoureuse du mec populaire de son lycée". Jouez de contrastes ! Dans la vraie vie, les gens ne sont pas gentils ou méchants, alors nuancez. S'il agit méchamment, c'est qu'il est fatigué de / irrité par / ne veut pas que / souffre de, etc. 
Bien cibler la personnalité de vos protagonistes, c'est assurer de la cohérence au récit et de la texture. 


2) Avant de rédiger: établir la trame ! 

Je vous arrête tout de suite avec votre stylo. Reposez-le. Si.
Certains auteurs aiment faire des plans détaillés de leur intrigue, d'autres se lancent corps et âme sans plan. Dans les deux cas, il s'agit d'auteurs qui ont fait leurs preuves.
En tant que débutant, vous vous devez d'établir une trame, un plan, avant de vous lancer dans la rédaction.

Pourquoi ?

Savoir où l'on va quand on rédige permettra d'avoir de la cohérence dans le récit et ne pas avoir de cassure de rythme ou pire: de style.

Cela ne vous empêchera pas de rédiger les parties dans l'ordre que vous voulez ! Ne pensez pas que la trame va vous brider, au contraire: elle va vous permettre de libérer votre créativité car sous saurez inconsciemment que votre cadre est solide. 

De plus, il est trèèèès difficile de retoucher le fil de votre histoire une fois que vous avez commencé à rédiger (impossible carrément, si vous avez déjà mêlé vos intrigues secondaires, etc). 

📏 La trame classique que j'utilise est celle détaillée dans la vidéo de Samantha Bailly (auteur qui vit de sa plume, présidente de la ligne des auteurs professionnels et ex-présidente de la charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse): https://www.youtube.com/watch?v=SGttE9cBFdQ . Elle vous y explique à quoi sert un plan, qu'est-ce qu'un climax ou un point-pivot, etc.
Que de bons conseils à pêcher !

Prenez donc une feuille A4 et établissez votre plan comme un cours, avec un grand I, un grand II et un grand III. Inscrivez-y vos 3 points pivots et votre climax. La partie "fun and games" sera plus libre, et c'est dans cette partie essentiellement que s’établiront vos intrigues secondaires. 


3) Ne pas sous-estimer les intrigues secondaires

N'importe quel bouquin ou saga peut se résumer en une phrase. Ce qui en fait la richesse, outre le style, ce sont les intrigues secondaires, ces mini enquêtes ou problématiques supplémentaires qui viennent subtilement se mêler à l'intrigue principale. 

Par exemple, dans le scénario de la saison 1 de la série La casa de papel, l'intrigue principale se résume à "8 bandits attachants font un casse dans la fabrique nationale de la monnaie". Pourtant, de nombreuses intrigues secondaires y sont mêlées: rivalités, histoires d'amour, amitiés, trahisons, secrets...

Pensez donc à inclure habilement dans votre trame des intrigues secondaires de longueur différente, en les fragmentant. Elles ajouteront du relief à votre histoire. Attention toutefois à être subtil dans leur insertion, un peu comme dans un escape game: stop aux histoires plates et linéaires. 
Ne prenez pas le lecteur pour un pigeon: l'intrigue secondaire doit réellement apporter quelque chose au roman et ne pas être là que pour gonfler vos pages et tirer sur la ficelle. L'intrigue secondaire doit nous permettre de découvrir un nouveau trait de caractère du personnage ou complexifier davantage l'intrigue principale. 

Pour reprendre l'exemple de La casa de papel, une histoire d'amour en intrigue secondaire permet de mieux comprendre la psychologie du personnage censé être un braqueur sans foi ni loi. Et c'est cette psychologie (que vous avez développée dans la ''fiche personnage'') qui forge l'attachement du lecteur à vos protagonistes !  


4) La rédaction 

À mon grand désarroi, la mode n'est pas au style descriptif. Les lecteurs du 21ème siècle aiment l'action. Exit donc les longs paragraphes où vous détaillez la chevelure de votre héros ou son style vestimentaire.

Ne millimétrez pas chaque geste de votre personnage, ne mentionnez pas des détails inutiles à tout bout de champ et arrêtez avec vos dialogues de six pieds de long. Je répète: vous n'écrivez pas un scénario ou une pièce de théâtre mais un roman ! Laissez vos lecteurs imaginer le héros qu'ils veulent. 
Après tout, est-ce si important qu'il soit blond ou brun ? Rarement. Plus que son physique, c'est la psychologie du héros qui sera importante et créera de l'engouement.

Personnellement, après avoir établi ma trame, juste avant de rédiger, j'applique une technique découverte grâce à Théo Guyon (4"53): https://www.youtube.com/watch?v=XJ7dRwKDnM4 : la technique du post-it.

📝 Prenez 4 blocs de post-it de 4 couleurs différentes. Par exemple, rouge pour les actions, bleu pour les descriptions, vert pour les dialogues et jaune pour le reste (déplacement, transition, introspection des personnages...). Sur une feuille A4 ou sur un tableau en liège, découlez chaque chapitre en mixant habilement les couleurs et veillez à l'harmonie générale de votre histoire. 

Je ne vous fais pas l'affront (si, en fait) de vous rappeler que l'orthographe, pour 97% des maisons d'édition est ZE critère éliminatoire. Relisez chaque paragraphe que vous venez de jeter sur papier, usez et abusez des correcteurs orthographiques et demandez à vos bêta-lecteurs de vous corriger aussi.
Si vous hésitez sur l'orthographe d'un mot ou d'une expression, ne vous dites pas "je chercherai plus tard": internet est votre meilleur ami et en un clic, vous aurez la réponse et vous continuerez de rédiger sereinement en ayant le sentiment de faire de la qualité.

Le site du projet Voltaire est génial pour cela (https://www.projet-voltaire.fr/regles-orthographe/). J'ai grandement amélioré mon orthographe grâce à leurs formations (payantes, mais ceci dit, l'essentiel de leurs règles est disponible gratuitement). 
Si vous avez une réelle vocation à écrire et partager des romans, investir dans une formation sur l'écriture et l'orthographe me paraît essentiel. 


5) Le syndrome de la page blanche

La majorité des auteurs vous conseillerons de vous "forcer" à écrire un peu tous les jours, d'avoir une routine quotidienne, même si vous n'écrivez que 3 lignes...

Je ne suis pas de cette team-là. Personnellement, tout ce que j'ai écrit "de force" parce que je m'étais persuadée que je "devais" le faire, ont été des passages d'écriture mauvais que j'ai supprimé par la suite ou que j'ai dû reprendre mille fois. Ecrire ne doit pas être une contrainte !

L'inspiration ne vient pas ? Attendez deux jours. Qu'y a-t-il de dramatique à cela ? A priori, vous ne vivez pas de votre plume et avez d'autres impératifs dans votre vie. Si votre bouquin ne sort pas cette saison, ce sera à la prochaine !

Je ne dis pas de procrastiner durant 1 mois. Effectivement, si vous n'avez rien écrit de la semaine, posez-vous des questions. Faites une pause pour vous interroger. Cela vous débloquera bien plus que vous imposer un temps d'écriture en lequel vous ne croyez pas.  

Vous devez écrire en étant inspiré et stimulé, pas contraint. Pour ce faire, vous pouvez vous établir des objectifs avec des dates-limites. 
Par exemple: "avoir rédigé le chapitre 3 avant Avril". 

Sachez que l'inspiration se trouve dans toutes choses: une conversation entre amis, des passants observés dans la rue, un slogan publicitaire... Pour moi, les deux choses qui m'aident le mieux à trouver l'inspiration:
-sortir dehors, marcher, s'aérer, voir des gens.
-lire les auteurs que vous aimez. Inspirez-vous de leurs histoires, de leur style pour trouver le vôtre !

Personnellement, il m'arrive de ne pas écrire pendant plusieurs jours, et en pleine nuit, me réveiller à 3h du mat' avec les phrases qui viennent toutes seules. Il ne faut surtout pas louper ces moments d'inspiration où tout découle et tout fait sens. Vous serez bien plus productif et qualitatif dans ces moments que durant votre session forcing quotidienne à écrire ce même passage en plusieurs fois et en galérant. 

Il m'est arrivé d'être en train de marcher dans la rue et les phrases me venaient toutes seules... j'ai saisi la fonction dictaphone de mon téléphone et ouf, j'ai pu récupérer de très belles phrases pour mon second roman. 


6) J'ai trop d'idées !

Normalement, si vous avez structuré vos idées à l'étape 2, la moindre idée supplémentaire qui vous viendra pourra se mêler aisément à votre plan de base, en intrigue secondaire par exemple ou en complément d'une partie déjà établie. 
Il se peut que face à votre trop-plein d'idées, vous envisagiez d'écrire un second tome, un préquel ou carrément un autre roman.

Et làààà est le piège. Il faut vous en tenir à votre première trame, à votre histoire, si vous voulez la finir un jour. Si d'autres idées vous viennent, notez-les rapidement en quelques phrases (en changeant leur univers, elles pourront créer une nouvelle histoire) et revenez à votre mouton. Ne changez pas toute votre trame tous les deux mois ou vous ne terminerez jamais d'écrire !


7) Mon histoire est nulle, elle ne me plaît plus !

Il se peut qu'au bout de plusieurs mois à plancher sur votre histoire, vous en soyez blasé, voir pire: qu'elle ne vous plaise plus. C'est une bonne chose: cela veut dire que vous avancez et qu'en plus, vous êtes perfectionniste et avez le sens de la qualité.

Vous allez être face à 2 cas de figure:
-vous supprimez des pages entières, écœuré d'avoir "pu écrire aussi mal".
-vous vous mettez à travailler sur un second roman qui vous stimule davantage et n'a rien à voir. 

👉 Dans le premier cas, il convient de ne pas garder un passage qui ne vous plaît plus ou vous fait douter. Autrement, vous allez vous dégoûter d'écrire ce roman. 
En revanche, halte ! Ne supprimez rien: ce sont des heures de travail mises à la poubelle. Il convient plutôt de remanier. Changer tel adjectif par un tel, changer une réplique, changer de décor parfois, ou placer le passage à un autre endroit de l'histoire, etc.
Persuadez-vous que votre idée était bonne (sinon vous ne l'auriez pas rédigée), mais qu'elle a tout simplement été mal amenée. Par exemple si l'écriture est trop niaise, trop caricaturée, ou ennuyeuse, cela peut se retravailler. Tout n'est pas à jeter. 

L'avis de bêta-lecteurs est réellement primordiale dans ces parties. Posez-leur la question ! Est-ce que tu ne trouves pas ce passage est trop niais ? Comment penses-tu que je pourrais rendre ce passage plus punchy ? etc. 

Si vraiment, même après un travail de réécriture, un passage n'a plus de sens pour vous, c'est peut-être qu'il convient effectivement de le supprimer. Ma règle d'or ? Si vous en venez à supprimer plus d'une page, c'est qu'il y a un souci dans votre trame. Revoyez l'étape 2 avant de continuer à rédiger. Au lieu de supprimer le paragraphe, vous pouvez également le placer dans un autre fichier pour peut-être le réinsérer une fois retravaillé.

👉 Dans le second cas où vous souhaitez abandonner votre histoire et que vous commencez à, comme par hasard, avoir tout plein d'idées pour un autre bouquin, focalisez-vous. Libérez-vous l'esprit en notant en quelques phrases ou adjectifs l'essence de ce second roman, et retournez vous en tenir à votre roman principal. Cela vous motivera sûrement à finir votre premier roman pour commencer le deuxième au plus vite ! 

Essayez de vous rappeler ce qui vous a fait débuter: quelles étaient vos intentions le jour où vous avez pris votre courage à deux mains pour coucher les premiers mots de votre histoire ? L'essence-même de votre roman est là. Regardez le chemin parcouru. 

Bien sûr, tout ceci est très théorique et empreint de mon expérience personnelle de lectrice et de rédactrice, mais je pense que quand on est débutant, on a besoin de cadre et de bases solidesCes quelques astuces vous permettront de bien délimiter votre histoire et de vous atteler à l'achever.

Cependant rappelez-vous que c'est votre style et votre idée de base qui feront de votre roman un "bon" roman.


Et vous, quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de l'écriture de votre premier roman ?

Avez-vous d'autres conseils essentiels à partager ? 

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