LECTURE: mon avis sur "les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même"

 

Titre: Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même

Critique: les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même


Auteur: Lise BOURBEAU


Année de parution: 2013


Edition: Pocket Evolution


Le synopsis: un livre qui répertorie les 5 types de sentiments négatifs que l'on a expérimenté dans notre enfance et qui conditionnent nos réactions et notre comportement d'adulte, nous faisant souffrir et nous empêchant d'atteindre la plénitude.


Note: 4/10


La critique en détail: Mon premier livre de développement personnel ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas une réussite. Le titre et la couverture attirent, mais en fait, tout y est déjà dit, vous n'en apprendrez rien de plus...

Premièrement, dès l'introduction, l'autrice précise 4 choses qui m'ont contrariée:

-tout son livre ne se base que sur son expérience personnelle d'observatrice, empirique et surtout non cadrée par un quelconque échantillonnage (qui aurait pu rendre son étude valide d'un point de vue scientifique !)

-elle parle de Dieu, ou du moins d'un Dieu intérieur qui serait omniscient (cela est très flou), elle parle d'une âme... Bref, de quoi dérouter n'importe quel scientifique ou athé. Je m'attendais à un peu plus de rigueur: ce n'est pas parce que le développement personnel s'apparente à de l'anthropologie ou de la socio qu'il ne faut pas prendre ces domaines au sérieux !

-elle se base sur les travaux de Freud, notamment sur le complexe Oedipien, qui depuis de nombreuses années maintenant, a été vivement remis en cause, nuancé et controversé dans le monde scientifique.

-elle prend le parti pris de nous tutoyer dans tout son ouvrage. Pour moi, c'en est trop. Ce "tu" sonne comme un donneur de leçon. Il rabaisse et dérange dans notre intimité de lecture.

C'est donc mal parti pour me séduire.


Deuxièmement, le livre n'est pas un livre ni même un manuel, mais un catalogue. Un simple catalogue. Elle y répertorie les 5 blessures (en répétant leur nom déjà vus en couverture, donc) et en les détaillant un peu plus à grand renfort de listes où l'on va à la ligne, avec un vague schéma pour chacun. Elle explique ensuite impunément que quand notre corps développe de l'herpès labial par exemple, c'est parce que notre âme ne s'autorise par l'amour et qu'elle se refuse à embrasser quelqu'un, de peur d'être ensuite abandonnée ou rejetée. Ainsi, ceux qui auraient des problèmes cardiaques ne s'aimeraient en réalité pas assez (citation mot pour mot page 115 !). Morale ? Aimez-vous et vous ne ferez plus d'infarctus ! On marche sur la tête. 


Troisièmement, j'ai retrouvé des passages ENTIEREMENT copiés-collés (quatre ou cinq fois) dans tout l'ouvrage. Eh oui, l'autrice comble les pages, car oui, un catalogue ne peut remplacer un roman.

Et comme ce n'est toujours pas suffisant, à chaque fin de chapitre, elle "résume" en un tableau d'une ou deux pages tout ce qu'elle a déjà énuméré de manière très claire.

Et comme le catalogue est toujours trop peu garni, l'autrice décide de faire impunément de la pub pour ses stages et ses autres livres en plein milieu de l'ouvrage de manière totalement inappropriée, en y citant de longs passages de plusieurs pages de ses autres romans (sur des définitions, faussées, que l'on peut trouver dans n'importe quel dictionnaire !), ou en y faisant référence à outrance, à tel point que ça en devient illisible et désagréable

Pour finir de meubler, l'autrice nous offre en fin d'ouvrage 4 pages vierges pour y écrire nos "notes", de quoi faire encore gonfler un peu le maigre catalogue...

L'arnaque n'est même plus feinte.


Pour finir, tout au long de l'ouvrage, l'autrice prétend tout et son contraire. Par exemple, si vous souffrez de la blessure de trahison, c'est parce que vous avez un problème avec votre père. Et si vous pensez ne pas avoir de problème avec votre père, c'est justement parce que vous copinez trop avec lui, ce qui est un problème: bref, l'autrice s'arrange pour toujours retomber sur ses pieds. De même, les gens souffrant de la blessure d'humiliation sont très souvent en surpoids et s'ils ne le sont pas, c'est parce qu'ils se forcent à faire des régimes pour ne pas l'être mais qu'ils le seraient s'ils ne faisaient rien pour cacher leur vraie nature...


Un point positif ?

Le livre se lit vite et se termine par une très belle citation du poète suédois Hjalmar Söderberg (avec une faute d'orthographe à son nom dans l'ouvrage... mais peut-on encore parler d'ouvrage ?):


Nous voulons tous être aimés.

À défaut, être admirés; à défaut, être redoutés,

à défaut, être haïs et méprisés.

Nous voulons éveiller une émotion chez autrui quelle qu’elle soit.

L’âme frissonne devant le vide

et recherche le contact à n’importe quel prix.




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