JE SUIS PARTIE EN TRAÎNEAU À CHIENS !

 

Depuis ma plus tendre enfance, j’ai été bercée par les romans de Jack London, les récits de Nicolas Vanier… et le dessin animé Balto !


C’est donc tout naturellement très tôt que j’ai été amenée à m’intéresser au traîneau à chiens. C’est à 10 ans que j’ai, pour la première fois, eu l’occasion d’apprendre à diriger mon propre attelage avec seulement 2 chiens à l’époque ! Cela a été une révélation mais il faut dire que les occasions n'étaient pas nombreuses de pratiquer en France… C’est donc bien plus tard, en 2015, que j’ai eu le privilège de rencontrer François Pagnoux et de partir en raid avec ses chiens.


Voici la vidéo que j’avais faite de ce séjour:

https://www.youtube.com/watch?v=ZSkzSZ-6W38


François Pagnoux est un muscher, c’est-à-dire un conducteur de traîneau. Depuis 1996, il participe à des compétitions de haut niveau et est ainsi devenu un champion international:

-12ème de la Grande Odyssée en 2007 et 6ème en 2015 (600 km)

-19ème de l’Amundsen Race en 2010 (450 km)

-2ème du Trophée Grande Odyssée en 2012 puis 1er en 2014 (240 km)


Il a également participé 2 fois au Beaver trap trail (course Suédoise de 350 km), au Pasvik trail (course Norvégienne de 240 km) en 2019 et surtout 3 fois à la Finnmarslopet (la plus prestigieuse course au monde: 1000 km !). Il finira respectivement 34ème et 37ème à celles de 2012 et 2013.


Diplômé d’état du DEJEPS attelage canin, il a fondé l’Alaskan Team à Font-Romeu. Depuis 1999, il est centre école de traîneau à chiens. Il organise de courts séjours en France où il y mène des initiations au traîneau, des bivouacs avec ses chiens, du cani-kart, du cani-rando, du cani-bike, du cross-skating, du biathlon laser et même des raids longs en traîneau en Laponie, au-delà du cercle polaire Ce que l’on apprécie dans toutes ses disciplines est le fait de pouvoir faire une activité physique tout en étant au contact de la Nature et des animaux.


À l’occasion de mon anniversaire, j’ai eu l’occasion de partir dans les Pyrénées avec ce sportif de haut niveau lors d’un raid de 2 jours. Il avait exceptionnellement beaucoup neigé ce week-end-là, à croire que nous n'étions pas en France !




Au matin du premier jour, François nous accueille au camp de base dans sa petite maison en bois au toit chargé de neige.


Nous sommes cinq mushers au total. Il vérifie notre équipement et nous présente ses traîneaux. Ils sont stockés couchés pour éviter l’accumulation de neige et la glissade inopinée pendant la nuit. François nous rappelle le fonctionnement de base de l’attelage, du harnachement et de la position.


Puis nous partons faire la connaissance des chiensDes Siberian, des Alaskan et des croisements d’Huskies et Malamutes principalement. Ils sont placés juste derrière sa maison, dans un grand enclos aménagé avec des buttes et des arbres. Les chaînes installées servent uniquement au moment des repas pour que les chiens évitent de se voler les portions. 


Nous observons les chiens en silence. Je repère les dominants, les timorés, les courageux… Qu’est-ce qu’ils sont nombreux ! De quoi effectuer des remplacements pour que chaque chien se repose bien après une excursion.


La plupart sont très enjoués et viennent poser leurs pattes sur la barrière pour nous dire bonjour. Les chiens sont tous très câlins et ne semblent vouloir qu’une chose: partir en balade !




François les connaît tous par cœur et peut en parler des heures ! Il les a quasiment tous fait naître et connaît très bien leur personnalité, leurs forces et leurs faiblesses. C’est ainsi qu’il détermine leur position dans l’attelage et la composition des équipes. Nous faisons connaissance avec les chiens qui nous sont attribués. Mon chien de tête se nomme Mika: il est unique avec sa tête de Danette et ses yeux vairons !


Nous partons enfin chercher nos chiens respectifs et nous les attelons à notre traîneau personnel. Quel privilège et quelle fierté d'avoir sa propre mini-meute de chiens à diriger !



Les chiens aboient, bondissent, sont tout excités et n’attendent qu’une chose: le signal du départ pour tirer le traîneau. Cette envie naturelle de se porter en avant est la qualité n°1 recherchée chez les chiens de traîneau: c’est ce qu’on appelle le will to go. Les chiens ne sont pas du tout contraints de nous tirer, au contraire, ils le souhaitent et en redemandent ! Le traîneau est donc loin d’être une torture pour eux mais au contraire un plaisir, qui se voit à leurs jappements dès que l’on est contraints d’arrêter le traîneau quelques secondes.


Nous partons ainsi tester nos allures aux alentours de la cabane en bois. Tout se passe pour le mieux dans un décor de rêve. Les paysages sont à couper le souffle ! Dans l’immensité blanche, l’on devient vite poète.




Il a tellement neigé que le sol n’est pas tassé. Les chiens s’enfoncent jusqu’au cou et nous prenons du retard sur le sentier initialement prévu.



Le soir, nous apprendrons que notre gîte-étape est carrément fermé à cause des conditions météorologiques  ! Le raid est à deux doigts d’être annulé mais François a une idée. Ce n’était pas prévu, mais nous retournons au campement où François et sa femme ont prévu de nous faire dormir en solution de secours. Ils nous offrent même le couvert: une magnifique poêlée de magret de canard: quel luxe, perdue au milieu des bois !

Le soir en saison froide, les chiens ont droit à un dortoir clos où chacun peut se coucher dans une petite niche individuelle. Avec François et les 3 autres mushers, nous descendons en ville boire un verre pour échanger sur nos vies et notre passion commune. Je m’endors heureuse dans ma cabane en ayant hâte que le deuxième jour commence.


Le lendemain, nous partons à la journée sur un itinéraire négocié par François. Le matin, nous empruntons des domaines skiables damés où l’effort est minimal pour les chiens.


François nous conseille pour les descentes: il est important de bien enclencher le frein du traîneau pour éviter qu’il ne bute dans les chiens et les blesse ou pire, leur passe dessus. Dans les virages, les chiens prennent tellement de vitesse qu’il faut gérer son poids du corps. Eh oui, le traîneau est un sport ! Une belle chute m’attendra d’ailleurs au détour d’un virage serré. Plus de peur que de mal et les chiens sont loin de s’arrêter !



L’après-midi, après un bon repas, nous retrouvons la forêt, si silencieuse. À chaque pause, les chiens se roulent dans la neige pour se rafraîchir.


À glisser ainsi en silence, nous surprenons même des oiseaux et un lapin qui a manqué de peu de se faire croquer par nos chiens !




Mika est un gros jaloux: dès qu’on félicite un autre chien que lui, il se déporte et ne fournit plus d'efforts. Il faut alors l’encourager par son nom pour le voir tendre l’oreille et que tout fier, il se mette à nouveau à tirer vaillamment sur son harnais.


Comme pour tout dressage, l’emploi des mêmes mots est importants pour récompenser, encourager, freiner ou redoubler d’efforts. Les chiens y sont très sensibles: ils se retournent et nous regardent quand on prononce leur nom pour les féliciter. Ce rapport à l’animal est vraiment unique dans ce sport. Il en fait toute sa beauté.



Le raid s’achève déjà, après deux journées bien remplies. Il est temps de ramener les chiens chez eux et de les récompenser à grand renfort de câlins et friandises ! Si l’aventure vous intéresse, voici les coordonnées de François:


Les Airelles, 66120 Font-Romeu Odeillo Via

06 43 59 03 90

http://www.traineau-a-chiens.com



Et vive l’Alaskan Team !




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